Conversation avec des anarchistes Chilien·nes sur l’extractivisme au Chili, ses conséquences et les luttes qui en découlent présentées par des anarchistes de Santiago. Ielles s’appuyeront sur des extraits du film « Inkayaiñ Gñen Ko » (Nous défendons l’eau) qu’ielles ont réalisés, sur la lutte pour l’eau autour de la rivière Cholchol en territoire Mapuche. Cette présentation sera accompagnée d’un repas végan chilien et d’une exposition d’affiches tirées de leurs archives.
Présentation du film :
La rivière Cholchol, situé au Nord-ouest de Temuco, Cordillère de Nahuelbuta, approvisionne en eau diverses communautés Mapuche qui aujourd’hui sont confrontées à la menace de détournement de son lit, pour l’irrigation de l’industrie agro-exportatrice en tête, dans la zone, de l’entrepreneur Juan Sutil. Les entreprises Sutil sont l’un des conglomérats agro-industriels les plus grands du Chili qui contrôle directement 1600 hectares et beaucoup plus dépendent de leurs entreprises pour la commercialisation.
Les communautés de Wallmapu sont en conflit depuis plus de 30 ans contre les industries forestières. Le modèle forestier, basé sur la monoculture à grande échelle, s’est installé sur le territoire ancestral mapuche, créant sécheresse, déforestation, perte culturelle et pauvreté, poursuivant ainsi l’usurpation que l’État chilien a initiée il y a des décennies. En réponse à cela, les communautés qui continuent à occuper et récupérer leurs territoires, cherchent aujourd’hui à faire faire fuir une fois pour toutes l’industrie et s’organisent pour éviter l’instauration d’un nouveau régime de destruction extractiviste, l’exploitation de l’agro-industrie et le pillage des eaux.
Présentation de l’exposition :
Dans la région chilienne, comme dans tous les territoires, aujourd’hui dominés par l’État-capital, nous nous rencontrons entre groupes d’affinités pour continuer à lutter. Nous avançons ensemble, nous nous organisons, nous partageons, nous pratiquons la solidarité, dans les cantines, les barricades ou face à la police. L’urgence du contexte actuel nous pousse à retourner dans la rue (un espace en conflit permanent) et renforce le besoin de se manifester, de dégrader et de tout brûler. Dans ce contexte, la production d’une pratique aussi importante que permanente dans les diffusion des luttes anti-autoritaires, comme l’affiche, se multiplie. Cette exposition d’affiches abordent les principaux conflits qui traversent notre région depuis longtemps. Ainsi comme les précédentes conjonctures : elles dénoncent l’extractivisme et la crise environnementale, l’essor du fascisme à travers lequel est abordé la question de la migration et la répression policière. D’autres exposent la farce démocratique et les stratégies de l’État pour perpétuer le modèle néolibéral. Comme depuis toujours, la propagande exige aussi la liberté aux prisonnier.e.s politiques anarchistes, des prisonnier·es de la révolte et des prisonnier·es subversif·ves comme constante anticarcérale et internationaliste.
Sans aucun doute, l’exposition d’affiches est une infime partie de ce qui a été collé dans la rue, dans différents lieux du Chili, mais elle cherche à diffuser les conflits qui ont eu lieu, à faire des liens avec les résistances dans d’autres régions, à ouvrir la réflexion sur ces résistances et à créer des ponts de solidarités actives et d’apprentissages mutuels. Avec la fervente conviction qu’en le faisant, nous nous lions à travers nos luttes.
Imagen Acrata est un projet d’archive d’affiches de propagande anarchiste. Le projet comprends trois axes de base pour construire un référentiel qui peut montrer les différentes expressions thématiques et esthétique de la propagande anti-autoritaire dans diverses parties du monde. Une archive physique d’affiches, pour construire un espace de mémoire anti-autoritaire pour un support aussi éphémère qu’est la propagande de rue. D’autre part l’idée est de digitaliser et de compter sur une une sauvegarde numérique de ces données. La troisième partie de ces archives est composée d’une édition de se matériel à travers un livre qui est en train d’être crée et que nous espérons éditer cette année. Nos archives physiques se trouve à l’Athénée Anarchiste de Santiago, elles comptent plus de 400 affiches, venant d’Europe et d’Amérique, et elles ont été particulièrement enrichies ces dernières années et en particulier pendant la révolte de 2019.
La proposition est, à travers la collaboration et les échanges, de se partager des affiches imprimées dans nos territoires, actuelles ou plus anciennes, qui racontent l’histoire du mouvement « Acrata » dans nos régions et leurs luttes. Avec pour objectif de continuer à construire l’archive physique. Si vous voulez participer en partageant des affiches, nous les recevront avec plaisir.